De 1939 à 1944, la France connaît une série de terribles bouleversements. La défaite inouïe de 1940 emporte l'armée française, livre le pays à l'invasion et finit par provoquer l'effondrement de la IIIe République. Le régime de Vichy, qui s'installe le 10 juillet 1940, lance alors le pays dans la voie d'une «Révolution nationale» qui se présente comme une entreprise de rénovation culturelle et morale; à l'extérieur, faisant le pari d'une victoire de l'Allemagne, il engage la politique de collaboration. Ces deux options conjuguées conduisent à l'abandon du régime républicain, à l'instauration d'un État autoritaire et répressif reposant sur la personne du maréchal Pétain, et à la mise en œuvre d'une politique antisémite qui, soixante ans plus tard, déchire encore les consciences. Bien que disposant d'indéniables appuis initiaux, le régime de Vichy perd peu à peu tout soutien à mesure qu'il se transforme en protectorat allemand. Il s'effondre sans résistance à l'été 1944, balayé par le tourbillon de la Libération. Dans le même temps, dans l'ombre de la clandestinité ou de l'exil, une force de substitution, la Résistance, s'est peu à peu formée, et, quoique traversée de courants très divers, elle affirme son ambition à reprendre les rênes du pays et à le transformer en profondeur.