La fille ardente et énigmatique de deux sages bourgeois de Normandie; une enfant chaste et laide qui prend au piège de ses fantasmes le plus grand séducteur de Paris: ces personnages sont diaboliques, comme le sont ces histoires elles-mêmes, dont le dénouement nous laisse sur un étrange malaise. Les Diaboliques: c'est bien le titre que donna leur non moins diabolique auteur, Jules Barbey d'Aurevilly, au recueil dont sont tirés Le Plus Bel Amour de Don Juan et Le Rideau cramoisi. Du silence confiné d'une petite ville aristocratique aux boudoirs parfumés d'un faubourg Saint-Germain sur le déclin, ces deux nouvelles nous mènent au coeur d'un univers intense et légèrement inquiétant, où Proust décelait «la qualité inconnue d'un monde unique».